Cygne noir (photo fond-ecran-image.com)
Ce qu’il faut savoir sur l’élevage de ces aquatiques
De plus en plus d'éleveurs se passionnent pour l'élevage des animaux aquatiques.
Pour cela, il est important de posséder une surface d'eau qui peut, selon les possibilités de chacun, mesurer quelques dizaines de mètres carrés ou plusieurs hectares. La majorité de ces animaux exigent également une surface herbeuse ou mieux encore engazonnée.
Un bassin de quelques mètres carrés, une pelouse de 15 à 20 m2 peuvent très bien convenir pour l'élevage des petites Sarcelles du genre Hottentote, Versicolore à collier, etc... L'avantage de cet élevage est que ces animaux commencent à reproduire vers l'âge de 2 ans.
Pour les canards de taille supérieure, il n'est pas nécessaire d'avoir plus de surface d'eau ou d'herbage. On peut citer les Carolins, les Mandarins qui, pour une somme modique à l’achat, procurent à l'éleveur les plus grandes joies. Ils sont riches en couleurs et reproduisent parfaitement. Ce sont certainement les deux espèces les plus courantes que l'on rencontre chez l'éleveur‑amateur.
Pour les mêmes surfaces de terrain, on peut également y loger des Dendrocygnes qui sont une variété de canards très calmes et très attachants.
Certains suivent l'éleveur comme un petit chien. Malheureusement, leur reproduction en France est très rare, sauf pour le Dendrocygne bicolore qui lui, se reproduit assez régulièrement. Le Dendrocygne veuf est sans doute le plus recherché par les amateurs.
Viennent ensuite les variétés demandant une surface plus importante comme les Tadornes ou Casarkas. De plus ces canards ayant un caractère agressif, il est recommandé, surtout pendant la période de reproduction, de les tenir parqués par couples. Le Tadorne de Belon et le Tadorne Radjah peuvent, lorsque les surfaces sur lesquelles ils peuvent évoluer sont assez grandes, rester avec d'autres animaux toute l'année. Le plus riche en couleur est certainement le Tadorne de Belon qui donne, dès sa troisième année, de nombreux jeunes.
Les Bernaches sont des oiseaux qui demandent des surfaces plus importantes en eau et en herbe. Une variété à signaler est la très jolie Bernache à cou roux. Il faut espérer que son prix diminuera au cours des années à venir, car il est généralement très élevé. On trouve de plus en plus de ces Bernaches nées en captivité.
Les races qui demandent une surface encore plus grande sont les cygnes et les oies.
Les oies préfèrent l'herbe, les cygnes l'eau. Certaines oies sont parées de belles couleurs comme l'oie de l'Orénoque et l'oie d'Egypte. L'oie à tête barrée se rencontre souvent. Une variété étonnante : l'oie Céréopse qui se reproduit en hiver vers le mois de janvier ne se baigne que rarement. Elle n'a besoin d'eau que pour boire. C'est malheureusement une oie qui a mauvais caractère, qui ne peut vivre en communauté avec d'autres espèces. Elle doit donc être tenue dans un endroit isolé avec une grande surface d'herbe. Au moment de la reproduction, elle peut s'attaquer aussi bien à l'homme qui la soigne qu'à un chien.
Les cygnes préfèrent les grandes surfaces d'eau. La mode s'oriente vers les cygnes à cou noir et également les cygnes noirs, mais ce sont toujours les cygnes tuberculés qui sont les plus nombreux sur les plans d'eau.
En ne citant que ces quelques variétés d'oiseaux, nous ne faisons qu'effleurer les races existantes car il y en a évidemment plusieurs dizaines d'autres.
L’ACQUISITION DE CES RACES
Pour l'acquisition d'une de ces races, nous conseillons, dans la mesure du possible, de se rendre chez l'éleveur, ce qui permet de choisir le sujet désiré, d'éviter les frais de transport et surtout de vérifier l'état de santé. Il est recommandé d'acheter de préférence des animaux éjointés et surtout bagués, ce qui donne une garantie concernant l'âge des sujets, car bon nombre de ces oiseaux ne se reproduisent qu'après leur deuxième ou troisième année. Mais, et ceci depuis l'arrêté paru dans le Journal Officiel du 12 mai 1979, il est interdit de détenir et de mutiler la majorité de ces animaux. Leur transport, leur détention, même leur naturalisation sont également interdits. Sont concernés par cette loi : les Flamands roses, les cygnes, les oies des neiges, les Bernaches, les Tadornes, les Fuligules Nyroca, les Harles, les Erismature à tête blanche. Sont interdits de commercialisation : l'oie des moissons, l'oie à bec court, l'oie rieuse, l'oie naine, l'oie cendrée, le canard Souchet, le canard Pilet, le canard Chipeau, le canard siffleur, la Sarcelle d'hiver, la Sarcelle d'été, le fuligule Morillon, le fuligule Milouin, la nette rousse, etc...
Peut‑étre une façon d'y échapper est de baguer tous ses sujets avec une bague fermée, de diamètre adéquate, afin de montrer que les animaux sont nés en captivité.
Certains éleveurs, et non des moindres, conseillent un parcours d'herbe sauvage ou herbe folle avec une très forte végétation. Nous conseillons le contraire. Il semble préférable d'élever ces animaux sur du gazon tondu régulièrement, avec des arbustes ou de petits buissons assez espacés.
Si l'on choisit la première solution, l'herbe haute risque de former des entraves dans les pattes des canards ou des Sarcelles, ou alors se glisser entre la bague et la patte et blesser le sujet. Lorsque des sujets déjà d'un naturel craintif ou méfiant, comme les jolies Sarcelles de Formose (ou Ukal) seront tenues dans un endroit à forte végétation, l'éleveur ne les verra pratiquement jamais et ceux‑ci resteront toujours sauvages.
LA NOURRITURE
Deux solutions s'offrent à l'éleveur: la nourriture classique composée de blé, maïs, etc., ou une nourriture plus moderne, constituée d’un aliment complet en granulés.
Si la première est parfois la moins onéreuse, elle a le défaut de ne pas être suffisamment équilibrée. On trouve également des crevettes déshydratées que la majorité des aquatiques apprécient. Données de façon régulière dans l'eau de boisson, elles contribuent à l'apprivoisement des animaux les plus craintifs. La nourriture ne doit pas être donnée à volonté, mais de préférence deux fois par jour par l'éleveur qui habituera ainsi les animaux à sa présence.
LA REPRODUCTION
Pour ce qui est de la reproduction, tout dépend du souhait et des possibilités de l'éleveur. Lorsque celui‑ci possède une grande surface d'eau ou même très grande, il peut, si le nombre des palmipèdes n'est pas trop important, laisser tous ses sujets ensemble, à condition de disposer de nids en nombre plus important que le nombre des femelles, même s’il est difficile d'empêcher plusieurs femelles de races différentes de pondre dans le même nid. Dans ces conditions, il est souhaitable de retirer les oeufs et de les confier à un incubateur ou mieux encore à une poule naine.
Notre préférence ira à la mise en parquet par couple un à deux mois avant la période de reproduction avec un ou deux nids par femelle et ensuite, sauf pour les sujets trop délicats ou de très grande valeur, de laisser faire dame nature.