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10 juillet 2009 5 10 /07 /juillet /2009 17:48


Un joli lot de Glosters  (photo Bridgebird)


LES INTOXICATIONS ALIMENTAIRES CHEZ LES OISEAUX

 
Si nous voulions passer en revue tous les cas possibles d'intoxications dues à la présence de produits toxiques introduits accidentellement dans les aliments, la liste serait très longue.

Les amateurs et les éleveurs s'inquiètent sou­vent des risques présentés par les végétaux "traités" et c'est un problème qui, en ce qui con­cerne les produits (fruits et légumes) achetés dans le commerce, est sans doute très exagéré par la mode écologiste et par celle des produits dits "naturels". Il peut en être autrement pour les végétaux récoltés dans la nature, à proximité de cultures diverses. Ces cultures, un certain temps avant leur récolte, peuvent recevoir des traite­ments autorisés qui peuvent aussi être faits à n'importe quel moment sur des cultures de plan­tes industrielles. Bien que tous les produits de traitement ne soient pas toxiques, il est sage de récolter les végétaux en pleine nature inculte et éloignée des cultures. Par contre, il n'y a pas lieu de s'inquiéter en ce qui concerne les légumes et fruits destinés à la consommation humaine, ni vouloir, sans preuves, les rendre responsables d'un accident survenant après leur absorption par un oiseau.

Nous nous bornerons ici à parler des acci­dents pouvant survenir à la suite d'une altéra­tion des aliments. Cela concerne la présence de toxines (mycotoxicoses et botulisme) et les grais­ses devenues rances par oxydation.

Les toxines sont des produits toxiques secrétés par des microorganismes, champignons ou bactéries, lors de leur développement dans l'or­ganisme (maladie) ou les aliments (intoxication).

Mycotoxicoses

Il existe des quantités innombrables de moi­sissures : la plupart sont inoffensives et nous en mangeons avec les fromages, mais, tout comme d'autres nous fournissent divers antibio­tiques précieux, certaines sécrètent des pro­duits dangereux ou toxines. En général, ce ne sont pas les moisissures visibles qui sont res­ponsables des accidents, mais certaines qui se développent dans les graines ou les aliments de façon inapparente en se contentant d'une humi­dité faible (13 à 15%) qui est souvent la teneur en eau normale d'un aliment ou d'une graine. La moisissure n'est pas toxique en elle même, mais, par la toxine produite au cours de son dévelop­pement, elle est dangereuse pour les animaux qui consomment cet aliment.

Aspergillus flavus, qui produit l'aflatoxine est le champignon le mieux connu et le premier qui a été décelé. Il en existe de nombreux autres. Cha­cun produit une toxine particulière ayant une action propre. Il existe sûrement des moisissures dan­gereuses non encore identifiées. Il faut ajouter que les effets produits par une même toxine peu­vent varier suivant l'espèce animale considérée et que la dose supportée sans troubles, n'est pas la même pour toutes les espèces. Comme nous l'avons signalé à propos des vitamines et de l'emploi des graines germées, ces dernières sont produites dans des conditions de chaleur et d'humidité qui favorisent le développement (et la production de toxine) d'une moisissure qui n'y existait qu'à l'état de spores inoffensives : des graines consommées sans accidents par les oiseaux, peuvent ainsi devenir toxiques après germination forcée.

Symptômes : on ne peut en décrire de parti­culiers et, dans les cas que nous avons pu ob­server, il n'y avait ni lésions, ni symptômes spé­cifiques : il s'agissait chaque fois, d'oiseaux dé­ficients, à plumage terne et hérissé, à appétit irrégulier. Aucun traitement n'apportait d'amélio­ration mais le changement total de nourriture ame­nait le retour à la santé en 8 à 10 jours.

Traitement : il n'y en a pas, en dehors de la suppression de l'aliment en cause. Un traitement polyvitaminé et minéral tonique, sans être déter­minant, aide à la remise en forme des malades.

Prévention : il n'y a aucun moyen de préven­tion en dehors de l'analyse coûteuse des ali­ments. La conservation des aliments au sec est une mesure conseillable mais insuffisante puis­que des graines normales d'aspect et pas spé­cialement humides, contiennent assez d'eau pour permettre le développement de ces moisissu­res, sans compter qu'elles peuvent déjà s'y être développées avant l'achat par l'éleveur. Les mycotoxicoses ne sont pas un accident fréquent, assez cependant pour que l'on y pense devant un état déficient généralisé et inexplicable et que l'on tente, au moins sur un groupe d'oiseaux, un changement total d'alimentation.

Dans le cas des graines germées, qui repré­sentent un risque accru, nous savons que l'ad­dition à l'eau qui sert à les mouiller, de 2 g par litre de sorbate de potassium ou de propionate de sodium permettait d'éviter la formation de mycotoxines au cours de la germination (mais non d'éliminer celles qui seraient préexistantes dans les graines!)

Botulisme

Dans ce cas aussi, il s'agit d'une toxine, mais très dangereuse, produite par un microbe, le Bacille botulinique. Ce microbe se développe surtout dans les matières en putréfaction ou en décomposition et spécialement à l'abri de l'air, mais dès la température ordinaire. La toxine qu'il produit est un des poisons les plus violents con­nus. Tous les animaux sont sensibles à cette toxine, à l'exception des «charognards» (vau­tours et autres). Les insectes qui se nourrissent d'une viande contenant la toxine deviennent eux‑mêmes toxiques. On a montré qu'il suffisait de deux ou trois asticots provenant d'une telle viande, pour tuer un faisan. Bien des éleveurs d'insectivores utilisant des asticots pour nourrir leurs oiseaux, ont ainsi connu des accidents mortels. Il peut aussi arriver que des asticots provenant d'un cadavre de souris ou d'oiseau, passé inaperçu, soient mangés par les oiseaux et causent des accidents.

Symptômes : ce sont essentiellement des troubles nerveux avec paralysies. Chez les vo­lailles on a décrit des paralysies du cou, celui‑ci étant tenu allongé au sol. Cela rappelle un trou­ble dénommé par les éleveurs, «syndrôme de l'autruche», mais il n'a pas été possible de rap­porter ce syndrôme au botulisme. Dans les cas que nous avons pu observer, à la suite d'inges­tion d'asticots, le botulisme se manifestait par des paralysies diverses, mais pas spécialement du cou.

Diagnostic : les symptômes ne sont pas pré­cis et il n'y a pas de lésions particulières. Le diagnostic résulte donc surtout de présomptions quant à la possibilité d'ingestion fortuite d'asti­cots. En dehors de cette cause et sauf improba­ble consommation par les oiseaux de conserves avariées, il n'y a pratiquement pas d'autres cau­ses.

Traitement ‑ il n'y en a pratiquement aucun, et l'injection de sérum antibotulinique n'est pas envisageable.

Matières grasses rances

Nous avons déjà abordé ce problème à pro­pos des lipides et de la vitamine E qui a la pro­priété d'empêcher leur oxydation qui produit le rancissement.

Les acides gras non saturés : on en parle souvent à propos des régimes alimentaires hu­mains, comme étant moins nocifs, car moins gé­nérateurs de cholestérol que les acides gras saturés. Du fait qu'ils ne sont pas «saturés» chimiquement, ils peuvent fixer divers corps chi­miques et, en particulier, l'oxygène, en s'oxy­dant. Les huiles contenant de tels acides gras sont siccatives (huile de lin, d'oeillette) et, à l'air, elles se solidifient en formant une sorte de ver­nis. Ces huiles ont donc la propriété de rancir rapidement et ces matières grasses rances ont une action toxique, qui entraîne des accidents divers, variables suivant les espèces : troubles nerveux chez les jeunes volailles, accumulation de liquide sous la peau. Chez les petits oiseaux de cage, on a surtout observé forte enflure et rougeur des pattes. Ces accidents ont été nom­breux dans les années 50 à 60, chez les canaris rouges lipochromes, que l'on colorait avec un résidu d'extraction de l'huile de palme, riche en acides gras non saturés. L'emploi inconsidéré, de fortes doses d'huile de foie de morue peut donner des accidents similaires.

Prévention et traitement : la seule façon d'intervenir est l'emploi de la vitamine E à fortes doses (3 à 5 fois les doses normales), éventuel­lement associée au sélénium.

Vitamine F et acides gras polyinsaturés: les acides gras polyinsaturés (acide linolénique) sont parfois considérés comme des sortes de vitamines (pseudovitamines) ou Vitamine F, né­cessaires à la santé des téguments (peau, pe­lage, plumage). Ils font partie de la sécrétion de la glande uropygienne que l'oiseau répartit sur son plumage pour le lustrer et l'imperméabiliser. Ce sont donc des composants utiles et néces­saires de la ration, mais dont il faut éviter le rancissement. Normalement, les graines oléagi­neuses en contiennent assez (oeillette, lin) pour assurer les besoins des oiseaux. Les graines trop anciennes peuvent être rances et cela se perçoit à leur odeur. Il faut alors les considérer comme impropres à la consommation par les oiseaux. Ces acides gras insaturés assurent le brillant du plumage et ont un rôle important dans l'aspect des oiseaux et spécialement des oiseaux lipochromes , car ce brillant avive les couleurs.

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