LES CHUTES DE PONTE
Quelle que soit l'importance de son élevage, l'aviculteur a toujours avantage à ce que ses pondeuses produisent au maximum de leurs possibilités. Or, en dehors des graves affections qui peuvent atteindre un troupeau de pondeuses (typhose, coryza infectieux, etc.), il existe un grand nombre de petites infections non spécifiques auxquelles la ponte est particulièrement sensible.
Dans pratiquement tous les élevages, en raison du grand nombre de poules. rassemblées dans un même poulailler, pendant une année ou même plus, il se crée un climat infectieux léger, mais persistant ; c'est ce qu'on appelle le "microbisme". Cet ensemble de petites infections persistantes, sans être assez graves pour provoquer l'apparition de symptômes visibles, entraîne une diminution progressive de la ponte.
Jour après jour, tout au long de la saison de production, ce microbisme sape la vitalité et la résistance des pondeuses quelle que soit la valeur de la souche utilisée, diminue la ponte, réduit l'efficacité des aliments quelle que soit leur qualité ; entraîne même, parfois, une mortalité élevée sans cause apparente.
Il suffit que se manifeste alors un stress, c'est‑à‑dire une agression extérieure provoquant un choc physiologique pour que ce microbisme latent dégénère en une maladie infectieuse plus grave et entraîne une chute de ponte.
Ce stress peut être d'origine thermique : extrême chaleur ou, au contraire, coup de froid ; il peut avoir une cause parasitaire : vers intestinaux, parasites externes.
Il peut enfin provenir de conditions d'élevage défectueuses mauvaise ventilation, courants d'air, excès d'humidité, transport, frayeur, etc.
COMMENT ÉVITER LES CHUTES DE PONTE ?
Il faut, d'une part, éviter aux pondeuses tout choc physiologique ; d'autre part, éliminer, ou tout au moins contrôler le microbisme.
Pour cela, il faut particulièrement veiller au confort des pondeuses pendant les trois périodes critiques que connaît bien le producteur d'oeufs.
PENDANT L'HIVER
Les pondeuses sont moins sensibles au froid persistant qu'aux coups de froid subits qui entraînent des chutes de ponte sévères. Le poulailler doit être soigneusement abrité des vents froids. L'eau de boisson ne doit pas être glacée.
PENDANT L'ÉTÉ
Les fortes chaleurs jouent également le rôle de stress. Pendant les températures caniculaires, la ponte baisse. Il faut alors aérer au maximum le poulailler, tout en évitant soigneusement les courants d'air. L'eau de boisson mise à la disposition des sujets doit être aussi fraîche que possible. Enfin, la luminosité doit être atténuée pour éviter l'énervement des poules et l'apparition de picage.
LORS DE LA MISE EN POULAILLER DE PONTE
Les poulettes sont très sensibles au changement d'habitudes et de locaux. La
mise en poulailler, si elle n'est pas opérée avec soin et ménagement, entraîne une perturbation qui retarde l'entrée en ponte.Toutes ces précautions font partie des méthodes d'élevage dont l'importance est certainement aussi grande, en matière de ponte, que celle de la qualité de la nourriture.
De plus, il existe des préparations antistress qui permettent aux pondeuses de surmonter les mauvaises périodes. Si, malgré toutes les précautions, les pondeuses subissent un stress, ces préparations qui peuvent être données dans l'eau de boisson maintiennent une activité thyroïdienne normale, même en cas de choc physiologique et, en même temps, combattent le microbisme toujours prêt à dégénérer en maladie infectieuse plus grave.
En plus des trois périodes critiques indiquées plus haut, ces préparations sont également à utiliser toutes les fois que l'on constate : une baisse de ponte sans causes apparentes, une élévation de la mortalité, des conditions d'élevage imparfaites ou encore la présence de coryza. L'éleveur assure ainsi une plus grande régularité de ponte tout au long de l'année.