POUR EVITER LES ECHECS EN CUNICULTURE
Il y a deux causes principales d'échecs dans l'élevage des lapins :
1. L'une, lorsqu'il s'agit uniquement de production de chair, c'est le point mort, le moment où un lapin mange plus qu'il ne prend de poids, coûte plus qu'il ne rapporte.
2. L'autre, c'est la mortalité due souvent à la coccidiose en première ligne, au coryza en seconde ligne.
La sélection doit nous permettre d'éliminer les animaux paresseux, ceux qui ne prennent pas assez de poids par jour et, surtout, les animaux porteurs de germes susceptibles d'introduire la mortalité dans notre élevage.
"Les chiens ne font pas des lièvres" assure un proverbe séculaire, ce qui, en passant, prouve que la sélection n'est pas née d'hier. Les chiens ne font pas des lièvres, c'est‑à‑dire que les animaux mauvais assimilateurs ne donnent pas des descendants à croissance rapide, et que les animaux malades, puis guéris ne donnent pas des descendants robustes.
Ainsi est démontrée l'importance de la sélection.
La sélection, ou choix, est l'ensemble des méthodes qui permettent de discerner les variétés ou les individus les mieux doués sous le rapport d'une qualité spécialement recherchée.
Les individus découverts par ces méthodes deviennent les auteurs ou chefs de races, de variétés ou de lignées pourvues àun haut degré de cette qualité.
Par la sélection, on a créé des races artificielles ‑ ou améliorées dans un sens déterminé ‑ des races naturelles auxquelles on a généralement demandé un type particulier (Bélier français, Bélier anglais, Rex, Angora, Lièvre, Renard, Nains etc…
LA SÉLECTION NATURELLE
Nous avons vu que plus les lapins avancent en âge, moins ils prennent de poids vif. Mais, en outre, deux lapins du même âge, de la même race, recevant la même nourriture pourront donner des augmentations de poids très différents à la même époque.
Il faut donc obtenir des lapins à haut rendement. Il suffit de suivre les individus d'une ou deux portées.
Dans ce but, on procède à des pesées mensuelles de chacun des petits d'une portée. Ce sont les animaux qui ont pris le plus de poids qui sont retenus pour la reproduction.
Nous ne retiendrons pas ainsi des animaux mauvais assimilateurs dont la croissance a été lente qui, par conséquent, ont coûté beaucoup de nourriture par kilo de poids.
Nous ne conserverons pas des reproducteurs qui ont souffert, ont été malades peut-être, qui ont surmonté la maladie mais transmettront une constitution débile à leurs descendants.
Les animaux sauvages, dans la nature, sans être réfractaires à la maladie, sont cependant beaucoup plus résistants que l'animal domestique. Parce qu'ils vivent dans des conditions normales pour lesquelles une accoutumance millénaire les a adaptés. De plus, la nature prévoyante a organisé la sélection naturelle. Nous faisons, nous, à l'inverse de la nature, des unions contraires à la résistance des descendants.
Sachant que les épizooties ‑ ce que l'on appelle épidémies chez les humains ‑ sont les plus redoutables ennemis des éleveurs, nous nous ferons une stricte obligation de sélectionner, de choisir des reproducteurs robustes.
En effet, les maladies épizootiques ne sont pas de génération spontanée. Elles proviennent toutes de germes introduits. Cette introduction se fait le plus souvent par des reproducteurs qui paraissent cependant bien portants, et encore par les clapiers, auges, matériel ayant déjà servi à des lapins malades, par les aliments souillés ou l'eau corrompue. De plus, même si les petits ‑ issus de parents malades ‑ échappaient à la contagion, ils seraient prédisposés à la maladie. Cela signifie qu'il y a une prédisposition certaine à la maladie par l'hérédité même indirecte.
Il faut de toute nécessité, sélectionner sur plusieurs générations pour être assuré d'un cheptel résistant, et avant tout, débuter avec des reproducteurs sains.
Gif réalisé par Cerisette et repris avec l'aimable autorisation de l'auteur
EXAMEN DES FUTURS REPRODUCTEURS
Ils doivent avoir bon appétit, les oreilles saines, les narines sans jetage suspect, produire des crottes sèches, avoir le poil luisant avec absence de pellicules sur la peau, la muqueuse de l'oeil rouge, l'embonpoint suffisant. Un lapin maigre est un lapin suspect.
Ces conditions étant acquises, nous leur pemettrons alors les joies du mariage.